Deux des plus grandes chaînes de pharmacies aux États-Unis, CVS et Walgreens , ont annoncé leur intention de commercialiser la pilule abortive, la mifépristone , dans tout le pays. Cette décision marque un changement important dans l’accessibilité des soins de santé reproductive. CVS et Walgreens ont révélé vendredi avoir obtenu les certifications REMS (Risk Evaluation and Mitigation Strategy) de la Food and Drug Administration (FDA) . Ces certifications sont des conditions préalables cruciales pour que les pharmacies et les prescripteurs puissent délivrer de la mifépristone, en mettant l’accent sur les protocoles de sécurité et l’évaluation des risques.
Le programme REMS, mandaté par la FDA pour les médicaments présentant des problèmes de sécurité importants, vise à garantir que les avantages du médicament l’emportent sur les risques potentiels. Cependant, les critiques soutiennent que l’exigence de mifépristone dans le cadre du REMS manque de fondement scientifique et restreint l’accès au médicament, alimentant ainsi les débats en cours sur les droits reproductifs. En réponse aux demandes de renseignements, CVS a publié une déclaration à The Hill, confirmant sa volonté de distribuer de la mifépristone.
Bien qu’il ne soit actuellement disponible dans aucune de ses pharmacies, CVS prévoit de lancer prochainement le processus de distribution, en commençant par les États où la réglementation légale le permet. Le géant de la pharmacie vise une expansion progressive dans tous les États, en garantissant le respect des lois et réglementations locales. De même, un porte-parole de Walgreens a affirmé l’achèvement du processus de certification de la FDA pour la dispensation de mifépristone. Ils ont décrit une stratégie de déploiement progressif, ciblant initialement certains endroits dans des États tels que New York, la Pennsylvanie, le Massachusetts, la Californie et l’Illinois.
Walgreens a également indiqué son intention de proposer la forme générique de la pilule à l’avenir, améliorant ainsi l’abordabilité et l’accessibilité pour les patients. Le président américain Joe Biden a salué cette annonce, soulignant son importance pour l’élargissement des options de soins de santé pour les femmes. Il a souligné l’importance de garantir l’accès à l’avortement médicamenteux par le biais de chaînes de pharmacies certifiées, en particulier dans le contexte de défis persistants en matière de droits reproductifs à l’échelle nationale.
Cependant, l’approbation de la mifépristone par la FDA a été mêlée à des litiges juridiques, avec un procès fédéral contestant son statut d’agent abortif. Même si un panel de juges a confirmé l’approbation, ils ont annulé les mesures fédérales visant à élargir l’accès au médicament. Le ministère de la Justice a demandé à la Cour suprême de reconsidérer cette décision, ouvrant ainsi la voie à une confrontation juridique cruciale.
La Cour suprême a programmé des débats sur cette affaire, avec une audience prévue pour le 26 mars, faisant monter les enjeux aussi bien pour les défenseurs des droits reproductifs que pour les prestataires de soins de santé. Cette évolution souligne l’intersection des domaines de la santé, du droit et de la politique, façonnant le paysage des droits reproductifs aux États-Unis. Alors que le pays attend de nouvelles procédures judiciaires, la disponibilité de la mifépristone dans les principales chaînes de pharmacies représente une étape importante pour garantir un accès équitable aux services de santé reproductive.