Dans un geste historique, la Belgique a réussi à lever la somme colossale de 21,9 milliards d’euros (23,65 milliards de dollars) auprès d’investisseurs particuliers grâce à une vente d’obligations, éclipsant les records précédents et signalant le mécontentement croissant du public face à la stagnation des taux de dépôt bancaire. Lancée le 24 août, cette initiative représente le plus grand effort de collecte de fonds auprès des ménages dans l’histoire de la Belgique, selon l’agence de la dette du pays, et constitue probablement la plus grande vente d’obligations au détail en Europe à ce jour.
Cette vente monumentale représente environ 5% de tous les dépôts belges et dépasse de loin les 5,7 milliards d’euros engrangés au plus fort de la crise de la dette de la zone euro en 2011. Elle dépasse également la vente record d’obligations italiennes de 18 milliards d’euros aux épargnants plus tôt cette année. Ce succès retentissant indique que les Européens recherchent activement des alternatives, car les banques traditionnelles ont mis du temps à augmenter leurs taux d’épargne, même si les taux d’intérêt du marché augmentent dans le cadre des efforts des banques centrales pour lutter contre l’inflation.
La forte demande pour ces obligations reflète une tendance européenne plus large selon laquelle les gouvernements ciblent les épargnants comme source vitale de financement. D’autres pays comme l’Italie et le Portugal ont également réaffecté une grande partie de leur budget national pour encourager les investissements des ménages. L’obligation belge à un an, offrant un taux d’intérêt attractif de 3,3%, surpasse largement les taux moyens des comptes d’épargne, qui oscillent autour de 2,5%, selon le site Internet de l’agrégateur financier Spaargids.
Des difficultés techniques sont survenues à plusieurs reprises lors de la vente des obligations, selon Jean Deboutte , directeur de l’agence belge de la dette, indiquant l’ampleur de l’enthousiasme des consommateurs pour l’offre. Cela survient alors que les gouvernements de toute l’Europe cherchent des moyens de compenser les difficultés financières auxquelles les ménages sont confrontés en raison de la montée en flèche du coût de la vie, alors que les gains découlant de la hausse des taux d’intérêt restent insaisissables.
Même si la demande pour les obligations belges a été forte, les grandes banques ont mis du temps à réagir en augmentant elles-mêmes les taux d’épargne. Mais la stratégie financière du gouvernement ne s’arrête pas à cette vente d’obligations. La Belgique prévoit d’attirer davantage les épargnants en réduisant le prélèvement à la source de 30 % à 15 % sur ces obligations spécifiques, en attendant l’approbation du législateur. L’impact de cette vente historique est considérable: l’agence belge de la dette prévoit non seulement de réduire la dette à court terme de plus de 10 milliards d’euros en 2023, mais également de réduire les émissions de dette à long terme de plus de 2 milliards d’euros et d’augmenter les réserves de trésorerie d’environ 2 milliards d’euros. 9 milliards d’euros.